dimanche 15 novembre 2009

Au Bar des Suicidés

Lourd dimanche matin de Novembre. La brume s'étend à perte de vue. Et ce matin, je me suis suicidé. Je me suis présenté dans un de ces goulags qu'on appelle Centre de Vaccination contre la grippe Pandémique AH1N1. C'est donc dans les vicissitudes de l'enfer dans lesquelles j'ai entré pour que le gouvernement m'assassine avec mon consentement et ce, dans le but légitime de créer une élite mondiale. Le calvaire était infecte, les enfants pleuraient, les gens marchaient têtes basses, personne ne croisaient le regard de personne. À la moindre toux, un frisson vous parcours l'échine. C'est donc ma bourreau, prénommée Sylvie, qui m'a administrée ma dernière dose. Voilà, je sombre. D'un caractère plutôt candide, j'y vois quand même le bon côté. Je ne serai pas des vôtres lorsque la fin du monde aura raison de l'humanité en 2012. Adieu!

samedi 14 novembre 2009

Grisaille de Novembre

Samedi après-midi. Il pleut. Le son des gouttes d'eau me rabat les oreilles. Mon café fume aux lueurs de ma lampe. Mon bureau est inondé de bouquins d'économie. Aucun doute, novembre est bien arrivé.

Ce qu'il reste de nous

C'est le titre d'un documentaire qui traite sur le Tibet. Il a fait un raz-de-marée dans les festivals cette année au Québec. C'est aussi le titre d'un succès de Luce Dufault. Mais peu m'importe, ce titre n'a ni rapport avec Mme Dufault, et encore moins avec le Tibet. C'est simplement pour glisser un mot sur l'ADQ. Je ne suis pas Adéquiste. Mais lorsque que ce parti a remporté l'opposition officielle, il y a de ça quelques années, je m'en réjouissais. Enfin du nouveau dans le paysage politique québécois. Enfin un nouveau porte-étendard de la droite québécoise. Enfin des débats. Enfin la mort du bipartisme sidérant dans la politique québécoise. Ce fut un bonheur de courte durée. Dumont c'est entêté à nous dire qu'il ne s'agissait pas d'un parti d'un seul homme. Il quitte et le partie s'écroule.

Pour ceux qui n'ont pas suivi la débandade récente de l'ADQ, en voici un compte rendu. Dumont quitte le partie. Course à la chefferie. Chaque candidat qui s'y présente doit avoir un nombre x de signatures de membres du parti qui l'appui. Quatre candidats sont en liste pour la chefferie. Un se fait éliminer car il a faussé ses signatures. Trois candidats en liste. Gilles Taillon, chef du conseil du patronat. Christian Lévesque, aucun DEC. Eric Caire. Aucun BAC. Les membres du parti vote pour leur candidat préféré. Gilles Taillon gagne par seulement deux votes sur Eric Caire. On apprendra plus tard que Jean-René Dufort (Infoman), lui qui avait fait voter une plante verte pour Stéphane Dion lors de la course à la chefferie du PLC, a fait voter Omar Bongo ancien dicateur du Congo, maintenant décédé. C'est donc dire que la légitimité de Taillon comme chef du parti repose sur deux votes, le sien et celui d'un mort. Ceci dit, il prend la tête du parti.

Dans un deuxième temps, Eric Caire félicite Monsieur Taillon et lui demande de devenir le Leader parlementaire, son bras droit en quelque sorte. Ce que Taillon refuse stupidement et désigne plutôt François Bonnardel à ce poste. Eric Caire, outré, claque la porte en compagnie d'un autre député Adéquiste, Marc Picard. Deux jours plus tard, le président de l'ADQ démissionne. Finalement, devant cette crise, Gilles Taillon quitte son poste de chef de l'ADQ, moins de deux semaines après son couronnement. De plus, Taillon a décidé du même coup d'assassiner l'ADQ en quittant, car il a contacté la SQ pour qu'elle ouvre un enquête sur le financement du partie. Ça c'est ce qu'on appelle de l'égoïsme politique, ce parti vivra avec moi et il mourra avec moi.

C'est ainsi que la fameuse troisième voie québécoise est morte. Il ne lui reste plus que 4 députés en chambre. Pour qu'un parti soit dit officiel, il lui en faut 5. Du même coup, il perdra donc son budget de financement et de recherche, de plus que son temps de parole lors de la période de questions. Ce qui s'avérait à être sa seule tribune. Alors Mario, ce n'était vraiment pas le parti d'un seul homme?
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Concubinage politique

J'ai glissé rapidement plus haut que Gilles Taillon avait nommé François Bonnardel comme Leader Parlementaire. En gros, un Leader Parlementaire, c'est lui qui prend la place du chef du parti lorsqu'il ne peut pas être en chambre. C'est donc lui qui se lève et s'obstine avec le Premier ministre. Mais le PLQ a aussi une Leader parlementaire, Nathalie Normandeau, lorsque notre très honorable Jean Charest ne peut être présent. C'est donc dire que Mme Normandeau et Mr Bonnardel s'engueule et s'obstine en chambre lorsque leur chef respectif n'est pas présent. Le problème? Mademe Normandeau et monsieur Bonnardel sortent ensemble. Ils sont conjoint de fait. Et ça, c'est drôle.
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Le paradoxe Marois

Je vous assure, c'est ma dernière entrée sur la politique, après je parle d'autre chose. Lorsque Eric Caire et Marc Picard ont claqué la porte de l'ADQ, ils ont affirmé qu'ils allaient siéger comme députés indépendants. Ceci-dit, dans une entrevue radiophonique, notre très honorable Pauline Marois a mentionnée qu'elle ouvrait grand la porte à messieurs Caire et Picard s'il voulait se joindre à sa formation politique. Pardon? Depuis quelques temps, l'aile "droite" du PQ c'est décimée de façon monumentale, laissant un grand vide dans les débats péquistes. Bouchard, Facal et dernièrement Legault ont quitté l'arène politique simplement car au Québec, il semble que la souveraineté est un sujet de gauche. On en reparlera. Bref, si telle est la ligne de pensée de Madame Marois, comment expliquer qu'elle ouvre grand les bras à deux députés qui représentent une droite cent fois plus rigide que le plus à droite des péquistes? Qu'est-ce que tout cela veut dire? Simplement que Madame Marois est prête à faire plusieurs entorses à ses principes politiques pour avoir des votes et des députés de plus. On appelle ça de l'opportunisme politique. Et ça, ça me dégoûte.
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Bélanger à toutes les sauces

Bélanger nous offre son nouvel album, Nous. Certains diront que c'est tout sauf du Bélanger. Quant à moi, je crois que c'est simplement l'évolution naturelle d'un des plus grands artistes québécois du XXIe siècle, et je ne mâche pas mes mots. Il va chercher un son plus funk, tout en nous rappelant qu'il s'agit toujours de du Bélanger. Il signe des textes à la fois profonds et quelques fois à la limite de l'humoristique. Des pièces comme Reste, Si l'amour te ressemblait et Le Toit du Monde sont définitivement l'oeuvre d'un artiste mature qui désirait s'amuser un peu. Et ça fait du bien. On écoute cet album et on voit qu'il s'est amusé. Il a sorti sa guitare sèche, sa guitare électrique, sa flûte traversière et son saxophone et il s'est simplement gâté. Et ça paraît. On y découvre tantôt des couleurs de Quatre saisons dans le désordre, tantôt Rêver Mieux mais toujours du Bélanger. Certains y seront plus réticents, mais la majorité appréciera. Un des excellents albums que 2009 nous a apporté.
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The Men Who Stare at Goats

Comment ai-je pu ne jamais avoir entendu parler de ce film? Lorsque j'ai vu la bande-annonce, j'en ai pleuré de rires. C'est un deux minutes à s'époumoner de rires tellement tout ce qui défile est, en premier lieu, absurde, et en second lieu, endossé par une distribution magistrale. George Clooney, Ewan McGregor, Kevin Spacey et Jeff Bridges (The Dude dans The Big Lebowski). Bref, j'ai fini par aller voir ce film mardi dernier. Bon film, drôle et efficace. Mais rien qui n'arrive à la cheville de la bande-annonce. Je vous dis donc, contentez-vous de la bande-annonce, et louez-le dès qu'il sort en DVD, ça vaut la peine. Cliquez ici!
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Antichrist

Tantôt adulé par la critique, tantôt décrié par cette même critique, comme à l'habitude, le nouveau film de Lars Von Trier ne laisse personne indifférent. Le réalisateur de Dogville nous revient avec une oeuvre qu'il a puisé au fond d'une de ses propres dépressions. Un couple. William Dafoe, Charlottes Gainsbourg. Premières minutes du film, leur enfant meurt pendant qu'ils font l'amour. Les deux lourdement affectés par cette perte, s'exile dans un chalet miteux dans le fond des bois. Rien ne s'améliorera, elle ne cessera d'associer son plaisir sexuel avec la perte de son fils, elle sombrera dans une démence inégalée tandis que son mari, psychothérapeute, essayera de la sortir de cette débauche. Violence, démence, cruauté, sans censure et crue; ce film est selon plusieurs non-endurable. À l'affiche dans seulement deux cinémas au Québec, il a tout du moins piqué ma curiosité. Curiosité intellectuelle ou perverse, je vous laisse choisir. Pour la bande-annonce, cliquez ici!

lundi 9 novembre 2009

Goodbye Lenin!

Il y a aujourd'hui vingt ans, le rideau de fer se levait en Europe. Le mur tombait. Une nouvelle Allemagne naissait, et dû même coup, un nouvel ordre européen s'installait. Mais pourquoi le mur est-il tombé? Que c'est-il passé pour que, du jour au lendemain, cette construction qui minimisait l'homme à un esprit des plus archaïque, voire manichéen, perde sa notoriété, brique par brique. Plusieurs diront, avec raison, qu'il s'agit ici d'une décision pacifique du peuple. Il en va de soi, l'opinion publique n'étant plus là, la fin approchait. On parle de la chute d'un mur oui, mais de la chute d'une idéologie, on parle d'une page d'histoire qui était tournée consciemment par des milliers de Berlinois. Qu'avons-nous à apprendre de cela? Que l'être humain, dans ces rares instants de lucidité, peut s'avouer vaincu. Que le plus démagogue des hommes, peut, soudainement comprendre que c'est fini, qu'il a perdu. Que malgré tout le mal qu'on a pu faire, que malgré toutes les mauvaises décisions qu'on a prises et qui ont pu encourir à des conséquences atroces, voire amorales, il est toujours possible de se racheter, plutôt que de plonger cyniquement dans une nostalgie perverse qui nous sombre dans un entêtement tant politique que personnel. L'avons-nous appris? Ça reste à voir....

lundi 2 novembre 2009

Accepter l'inacceptable

Moins de 40% est un taux de participation acceptable selon le DGE municipale. Son seul job à lui, c'est de trouver désastreux de tel résultat, et il n'est même pas foutu de mettre ses culottes. Je trouve simplement désolant de voir de tel résultat venant d'une élection qui était des plus controversée. Il s'agit ici de collusion, de corruption, on parle d'un manque d'éthique de la part de l'hôtel de ville. Et pas de n'importe quelle ville, on parle ici de Montréal, le troisième ville en importance au Canada, et la première dans le monde de la francophonie en Amérique du Nord. Et qu'est-ce que l'électorat fait? Il se vautre dans son cynisme politique et ne se lève pas les pattes pour aller noircir un carrée dans un petit isoloir. Hey! On ne vous demande pas de signer une pétition pour le retour du roller-hockey à Montréal! On vous demande de choisir vos dirigeants! Une situation simplement déplorable.
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Certains se disent surpris de la réélection du maire Tremblay. Selon moi, c'était quasi-inévitable. Pourquoi? Louise Harel. Elle était supposé apporter un vent tout nouveau dans la politique municipale à Montréal, mais elle a présentée un programme semblable à celui de Tremblay; elle n'a rien fait pour se dissocier du peloton; elle a prêchée par excès de confiance; elle croyait pouvoir surfer sur cette vague d'opportunisme politique; elle croyait que seul son nom allait faire le travail; que seul le fait d'être l'alternative allait l'amener à la mairie. Son seul avantage face à Gérald Tremblay était le lustre de son parti, avantage qu'elle a perdue lorsque Labonté a sorti un Acurso de son chapeau. Ce qui a donc portée Richard Bergeron comme seule vraie alternative et du même coup, divisé le vote dit "stratégique". Résultat, voilà Tremblay à la mairie pour un autre 4 ans. La victoire n'est sur les épaules de Tremblay, mais la défaite est sur les épaules d'Harel. Elle a été paresseuse, voilà tout.
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Moi dans mon patelin on a réélu Vaillancourt, on est sur le bord d'embrasser sa bague en rentrant à l'hôtel de ville.
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Le Gala de l'ADISQ était d'une platitude. Bravo à Louis-José qui a su égayé la soirée par ses apparitions soutenues. J'ai absolument détesté les 30 dernières minutes du Gala qui ont été consacrer entièrement à Ginette Reno (Interprète de l'année, performance, Chanson de l'année) Ils auraient pu en disposer avec parcimonie. Ceci-dit, je n'en basherai pas d'avantage sur le Gala, je ne veux pas donner raison à Québécor de faire son propre Gala Musicor. J'en ai déjà assez avec les Artis pour récompenser leurs propres vedettes.
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J'adore U2. Plus souvent qu'autrement, Bono me tape sur les nerfs. Mais leur musique, elle est simplement géniale. Mais pour une des rares fois, j'ai été d'accord avec lui. Concernant son dernier disque, qui est selon moi un petit bijou, il a confié au site Spinner qu'il était déçu des ventes. À cela il a rajouté:

«Nous n'étions pas vraiment dans cet état d'esprit et nous pensions que l'album était une espèce en voie de disparition, et que nous devrions aborder le fait de faire un album d'une façon totalement différente, avec l'expression d'un sentiment, avec un début, un milieu et une fin. Et je suppose que nous avons fait un travail un peu trop différent pour ceux qui ont été nourri et éduqué à la musique pop.»

Voilà une belle flèche lancée à la pop, que je ne peux m'empêcher d'aimer.